Christian Schertenleib (30 mar 1849 – 07 aoû 1931)

Christian Schertenleib se retrouve orphelin de père à 6 mois. Sa mère, Elisabeth Schertenleib née Hunsperger, doit travailler pour survivre. Elle le confie à sa mère. Christian a donc été élevé par sa grand-mère maternelle. Lorsqu'il a 7 ans, sa mère met au monde un petit frère, Jakob, de père inconnu, hors mariage.

A 16 ans, en 1865, Christian se fait établir un acte d'origine, ce qui était nécessaire pour aller travailler dans une autre commune. Il commence alors probablement un apprentissage de jardinier. Alors qu'il a 17 ans, sa mère prend un nouveau mari.

Par la suite, Christian poursuit son apprentissage au Locle (NE). A 20 ans (le 30 avril 1869), Christian se fait établir un "Wanderbuch", sorte de passeport intérieur, nécessaire aux travailleurs "émigrés". Il est alors jardinier. Son signalement: il mesure 5 pieds et 7 pouces de Suisse, il a les cheveux blonds. Quatre mois plus tard (fin de son apprentissage?), le 30 août 1869, il quitte Le Locle, après y avoir passé 15 mois, à destination de Lausanne.

Christian devient jardinier de maison bourgeoise à La Tour-de-Peilz. C'est là qu'on événement décisif pour la destinée des Schertenleib se produit. Christian séduit une fille de bonne famille, Anna Katharina Kehl, fille d'un riche marchand de bétail saint-gallois. Anna enceinte, le mariage est célébré à Vevey le 11 septembre 1873. Leur enfant naît en 1873 encore, c'est une fille (Anna).

Le destin des Schertenleib bascule. Menant jusque là une existence déplorable, à la limite de la survie, orphelins de père en fils, élevés par l'assistance, vivant de petits boulots misérables, ne réussissant avec peine qu'à avoir un ou deux enfants juste avant leur mort, les Schertenleib accèdent dès lors à la vie bourgeoise.

Exit la quasi-mendicité, commence la vie de notable. En 1883 ou 1886, Christian achète une maison à Prilly, entourée d'un vaste terrain, à Louis Foretay, herboriste. C'est la maison du professeur Raoux, construite depuis une dizaine d'années. Elle se nomme villa Hygia ("santé", en grec). C'est la future Vigie, au Chemin du Vieux-Collège. Montant de la transaction: 13'500 francs.

Christian aura cinq enfants, tous bien portants. Il siège au Conseil communal – pendant quelques années avec son fils André. Dans les années 1890, il est huissier, puis assesseur suppléant de la justice de Paix. Autres fonctions pour un temps: huissier de la Municipalité et garde-champêtre. Il gardera cependant toute sa vie un accent suisse-allemand assez marqué.

Il décède à Prilly le 7 août 1931.